Combien de siècles nous regardent depuis ces strates calcaires ? Comme un tableau sur lequel on écrit à la craie, les périodes de notre ère s’inscrivent dans le Temps en un échantillon quantifiable et quantifié.
Combien de croquis de jeunes étudiants s’y sont fait la mine ? La rivière y coule paisiblement en un long serpent amazonien qui caresse la rive. L’orangé éclatant s’exhibe au soleil dans tous ses apparats et l’on compte les stries qui rappellent les climats arides à semi-arides. Les falaises de Caucalières ont bien des charmes qui nous feraient redouter leurs éboulements ou bien tourner la tête lorsqu’on s’en va sur la route de Castres. Il suffirait de fermer les yeux en plein soleil pour regarder ce merveilleux dégradé de couleurs et s’en souvenir éternellement. Si le paysage s’étend sur d’innombrables horizons, il s’offre aussi à voir à la verticale laissant envisager de nombreuses peintures… subliminales.
Il est des bas-fonds qui s’entendent comme des îles paradisiaques et si le causse était un haut-fond, ce lac préhistorique n’a rien perdu de son histoire. On le contemple toujours aujourd’hui tandis que s’acheminent nos tristes vies en quête d’éclats. C’est parfois réussi. Entre tempêtes et intempéries plane dans ces airs un paysage qui se relève, assoiffé de lumière.
SG
(à Mamie)
A savoir :
- Caucalières signifie « terre à corneilles »*
- la passerelle a été reconstruite après avoir été emportée par la crue de 1930**
- les sédiments composant les falaises datent de plus de 40 millions d’années.***
Sources :
* Page wikipédia de Caucalières
** PPRI du Thoré, 2016
*** Notice de la carte géologique de Mazamet, Ministère de l'industrie/BRGM