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Le Thoré, un élément fédérateur du paysage ? (Dossier spécial)

Dernière mise à jour : 16 août 2021


Présentation du bassin versant du Thoré (partie tarnaise)

Source : PPRI du bassin versant du Thoré, 2016 ; IGN, 2007



Long de soixante et un kilomètres, le Thoré prend sa source à Verreries-de-Moussans dans l’Hérault. Son bassin versant mesure environ cinq cent soixante kilomètres carré et rassemble les eaux d’une soixante-dizaine d’affluents tels que l’Arn, l’Arnette, le ruisseau de Candesoubre ou encore d’Issalès.

C’est le grand méconnu d’une vallée qui porte pourtant son nom. Pourquoi une telle désaffection quand la montagne, elle, jouit d’une renommée que l’on aime souligner ? Le torrent aurait-il eu tort de tourner le dos à son peuple derrière ses peupliers ?


La mauvaise réputation

Longtemps considérée comme la rivière la plus polluée de France, le cours d’eau a fait les frais d’une activité aux conséquences lourdes pour l’environnement fluvial. Ce n’est pas la seule raison qui explique ce rapport en demi-teinte avec le Thoré. En effet, la rivière n’est guère plus côtoyée en amont de l’Arnette. Il faut dire que les crues imprévisibles du cours d’eau ne jouent pas en sa faveur. Elles agissent plutôt comme un effet répulsif si l’on tient à sa survie. C’est aussi pour cette raison, la survie, que l’eau du Thoré revêt et continuera de revêtir un caractère fondamental qui nous attire. Ainsi, au fil des siècles comme au fil des saisons, l’Homme n’a cessé de nourrir un aller-retour avec une eau providentielle et féconde tout autant que meurtrière et porteuse de maladie.


Un trait d’union ?

Nous connaissons le bassin mazamétain d’un côté et la Haute vallée du Thoré de l’autre. Cette décomposition en deux unités fait écho à la silhouette même de la rivière. En effet, en plus d’être grossi par les eaux de l’Arn et de l’Arnette, c’est au niveau de Mazamet que le Thoré investit un territoire de plaine passant ainsi sous la barre des deux cent mètres d’altitude.

Initialement à l’origine du sillon du Thoré, la rivière a creusé au fil du Temps un passage à travers montagne en profitant d’une faille géologique pré-existante. C’est alors que le faciès de la région s’est modelé et que les habitants l’ont ensuite façonné pour devenir celui que nous connaissons aujourd’hui. Dès lors, bien que répondant à des critères différents selon les endroits, le Thoré ne pourrait-il pas être le lien naturel entre deux entités jusqu’ici politiquement et administrativement distinctes ?

Un potentiel pédagogique fort

Nous avons beaucoup à apprendre de la rivière, les enfants peut-être encore plus. De la simple balade estivale les pieds dans l’eau à la sortie scolaire riche en curiosités, l’apprentissage de l’eau nous appelle à l’économie, la prise de risque tout à sa prévention, la découverte d’une biodiversité à sauvegarder ainsi que de tout un patrimoine à réexplorer. Dans ce contexte, les aménagements sont à la fois primordiaux et à bien réfléchir avant leur réalisation. En effet, quoi de mieux que de relever les usages fréquents de la rivière pour les mettre en valeur sans les corrompre ? Quoi de préférable également qu’une connaissance naturaliste fine afin de préserver les secteurs qui doivent l’être ? Au regard de la science et des habitudes humaines, le Thoré pourrait-il retrouver un semblant de vie commune avec ses riverains ? Sur cette hypothèse, nous ne pouvons que nous demander quelles sont les habitudes que nous n’avons pas encore pour l’heure et dont nous ne pourrons peut-être plus nous passer plus tard.


SG


Bibliographie :


Plan de Prévention des Risques Naturels Prévisibles – Risques Inondation bassin versant du Thoré, note de présentation, 2016, Direction Départementale des Territoires du Tarn, 45 p


Carte géologique de la France à 1/50 000e, Nord de la montagne Noire, Mazamet XXIII44, Notice explicative, non daté, DEBAT P., MOULINE M.-P., FERAUD J., COSSON J., Ministère de l’Industrie – BRGM, 50p

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