En remontant l’une des rues mazamétaines, on tombe nez à nez avec l’Histoire qui laisse son empreinte et non des moindre. De belles baraques gonflent du poitrail et nous montrent des devantures à faire pâlir un maçon. C’est le boulevard de Lattre de Tassigny.
Des pierres blanches dont on se demande l’origine, des balcons en hauteur d’une architecture remarquable, il y a de quoi se donner en spectacle devant de telles bâtisses. L’effet est garanti. Cependant, on ne saurait que trop se remémorer l’origine de ces fonds.
Le délainage a laissé ses marques, peut-être pas tant dans le paysage que dans les esprits. L’échine courbée, les muscles en saillie, il en faudrait beaucoup pour que les efforts en restent là. C’est à la maison qu’on traîne son bagage et, si les maisons ouvrières en étaient à leurs débuts, la technicité ne remplaçait sûrement pas un baquet de chaudrons dans lequel on vient se décrasser.
Les temps ont passé et pour toute reconnaissance des bourgeois sont partis sous des cieux plus cléments lorsque le déclin a commencé à pointer le bout de son nez. Les vestiges sont quelques fois transformés en legs, d’autres fois ils assurent plaisance et prospérité à qui pourra bien se les payer. En attendant, à l’angle de la rue, une église peine à se reformer.
Combien de familles ont péri sous les coups d’une exploitation trop mal assumée ? Il faut croire que l’argent a au moins ce mérite de laisser certains potentiels artistiques s’exprimer. Il nous reste aujourd’hui des colonnes, des portails et de grands escaliers… la belle affaire.
SG
A proximité :
- Musée du Catharisme
- Eglise réformée
- Centre-ville de Mazamet